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DSCN4788 1Le Fonds d’Intervention pour l’Environnement (FIE) a procédé ce vendredi 08 novembre 2019 à une remise symbolique de chèques aux victimes de dégâts causés par les animaux sauvages. C’était à Koudougou au cours d’une cérémonie qui a connu la présence des premiers responsables du département en charge de l’Environnement. Cette activité marque le point de départ de l’indemnisation de 160 victimes dont les requêtes de réparation ont été validées par la dernière session du comité thématique « Forêt et faune » du fonds.

Avec la recrudescence des dégâts causés par les animaux sauvages dans plusieurs localités du pays et face aux réclamations persistantes des populations victimes, le Ministère de l’Environnement, de l’Economie Verte et du Changement Climatique a opérationnalisé depuis 2016 les voies de réparation offertes aux éventuels requérants à travers le Fonds d’Intervention pour l’Environnement.

En effet, la Loi n° 003-2011/AN du 05 avril 2011 portant Code forestier au Burkina Faso, en son article 77, tient l’Etat pour responsable des dommages causés par certains animaux sauvages en dehors de leurs habitats habituels. Le Décret 2016-111/PRES/PM/MEEVCC/MATDSI portant sur les conditions et modalités de réparation précise le rôle des différents acteurs et permet au FIE de mettre en pratique un de ses modes de financement à savoir l’indemnisation de communautés locales dans le cas de dégâts causés par les animaux sauvages.

C’est ainsi que la première session du comité thématique « Foret et Faune », instance mixte du FIE chargée de l’examen des requêtes de réparation, a passé en revue les 28 et 29 août 2019, 171 procès-verbaux de dégâts commis dans six régions que sont les Hauts-Bassins (28), la Boucle du Mouhoun (27), le Centre-Ouest (35), le Centre-Sud (23), l’Est (06) et les Cascades (52). A l’issue de cette session, 160 dossiers sont validés pour un montant total d’indemnisation de 42 065 428 F. CFA.

Ce sont ces victimes qui recevront, tous dans les jours à venir, les chèques équivalant aux dommages causés. Ceux dont les dossiers sont bouclés sont d’ailleurs entrés immédiatement en possession de leurs dus après la cérémonie de Koudougou.

« Au-delà des sommes qui seront versées en compensation des tords subis, j’aimerais qu’on retienne tous de cette cérémonie, si besoin est, le respect des DSCN4764 2engagements de l’Etat à créer les conditions d’une coexistence pacifique des populations avec la faune dans le souci de la préservation de nos ressources naturelles », le souci exprimé en ces termes du Ministre de l’Environnement, de l’Economie Verte et du Changement Climatique, Batio Bassière, au cours de son allocation, résume les motivations liées à l’organisation de cette cérémonie.

En fait, dans les régions forestières du pays, les intrusions fréquentes d’animaux sauvages dans les exploitations et aménagements des populations avec leurs lots de désagréments (destruction des cultures et la prédation des animaux domestiques, etc.) ont parfois entrainé des tensions chez les victimes. Ces tensions se sont manifestées par des velléités d’actions de représailles sur les populations animales. Fort heureusement, les initiatives des services déconcentrés de l’environnement à l’endroit des populations concernées ont permis de contenir jusque-là les hostilités.

Mais s’agissant de réparation des dégâts, l’action de l’Etat n’a pas toujours été diligente, a reconnu le Ministre de l’Environnement, si bien qu’elles sont encore nombreuses les populations victimes qui doutent de l’engagement du Gouvernement à apporter des réponses concrètes à leurs difficultés de cohabitation avec la faune. L’initiative de Koudougou avait donc pour but d’informer le public sur les mesures de réparation et de rassurer les victimes des localités où sévissent les dégâts d’animaux sauvages que l’Etat joue effectivement sa partition dans la résolution des conflits homme-faune.

DSCN4775 1L’occasion a aussi été saisie par le premier responsable du département en charge de l’Environnement pour sensibiliser les populations sur leurs responsabilités, notamment en les invitant à ne pas s’installer dans les zones considérées comme habitats naturels des animaux sauvages. Il s’agit des aires de protection fauniques, des corridors, des servitudes, des zones tampons, des berges des cours d’eaux et toutes zones interdites d’activité humaine par la règlementation en vigueur. Et Batio Bassière de rappeler que selon l’article 5 du Décret portant conditions et modalités de réparation des dommages causés par certaines espèces animales sauvages au Burkina Faso, peuvent être réparés, les dommages causés par les animaux sauvages que sont les hyènes, les lions, les éléphants, les hippopotames, les crocodiles du Nil, les crocodiles à museau de gavial, les crocodiles des marais et les buffles.

Toute personne victime de dommage causé par un animal sauvage et désirant obtenir réparation est tenue de porter le fait dommageable à la connaissance des services en charge de la faune, dans un délai de sept jours à compter de la date de survenance. Passé ce délai, la victime peut saisir directement le chef de circonscription administrative la plus proche.

Il convient de préciser que seuls les services en charge de la faune sont habilités pour dresser en collaboration avec les autres services compétents, les procès-verbaux de constats de dommage constitutifs du dossier de demande de réparation. Les dommages corporels causés par les animaux sauvages ayant entrainé mort d’homme sont exclus et relèvent du droit commun.

Depuis le début en 2016 de l’examen des requêtes de réparation par le comité thématique « Forêt et Faune » du Fonds d’Intervention pour l’Environnement, ce sont plus de cinq cents (500) procès-verbaux d’indemnisation qui ont été validés pour un montant total de dédommagements de plus de cent millions (100 000 000) F. CFA.

DCRP FIE

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