Recherche

Nous suivre

Pin It

L'intégralité du mot du Président du Faso, livré par le Ministre de l'Environnement, de l'Eau et de l'Assainissement, Roger BARO

 JNA 3

Bobo-Dioulasso, le 22 juin 2024

C’est un honneur pour moi de prendre la parole, au nom de Son Excellence le Capitaine Ibrahim TRAORE, Président du Faso, Chef de l’Etat à l’occasion de cette sixième édition de la Journée nationale de l’arbre (JNA) dont le thème est : « Arbre : capital de résilience pour un développement endogène ».

La JNA 2024 se tient dans un contexte particulier marqué par l’offensive que nos Forces de défense et de sécurité ainsi que nos vaillants Volontaires pour la défense de la Patrie mènent sur le théâtre des opérations. Grâce à leur détermination et à leur engagement sans réserve, des victoires sont enregistrées chaque jour, des territoires sont reconquises et des populations réinstallées. Malheureusement, et comme dans toute guerre, il nous arrive de perdre des hommes, militaires ou civils.

A la mémoire de tous ces dignes filles et fils de notre beau pays, je vous prie de bien vouloir observer une minute de silence. 

Je vous remercie !

Mesdames, messieurs,

Il n’est point besoin de rappeler l’importance que revêt cette Journée nationale de l’Arbre pour chacun de nous, pour notre planète et même pour les générations présentes et futures. Et comme le disait Martin Luther King, je cite : « Les arbres sont les plus beaux livres de l’Univers dont chaque feuille est une page », fin de citation. Et la Sagesse africaine de nous enseigner « qu’on ne peut pas vivre sans arbre » pour en conclure que « l’arbre c’est la vie ».

De toute évidence, l’arbre et plus globalement les forêts jouent un rôle très important dans l’amélioration des conditions de vie de l’Homme. Selon l’Organisation Mondiale pour l’Alimentation, près de 60 millions d’hommes et de femmes dépendent presque entièrement des forêts. Les arbres ont toujours été intimement liés à l’évolution de la biodiversité, surtout l’humanité.

En effet, les arbres nous apportent l’oxygène, contribuent beaucoup pour une bonne pluviométrie, nous procurent des aliments pour nous nourrir et des médicaments pour nous soigner. L’arbre participe énormément à la régulation du climat et à l’atténuation du réchauffement climatique et permet à l’Homme de s’adapter mieux à son environnement.

Au Burkina Faso, la part des ressources forestières dans le produit intérieur brut (PIB) est de 7,8 %, à travers la production de bois de chauffe, la vente et l’exploitation de produits forestiers non ligneux et le tourisme. L’exploitation des écosystèmes forestiers et de leurs ressources est donc génératrice de revenus et d’emplois.

Mesdames, messieurs ;

Populations de Sya ;

Distingués invités,

L’arbre, tout comme l’eau est vital pour l’humanité. C’est donc à juste titre que se tient la sixième édition de la Journée Nationale de l’Arbre qui, au-delà des actes que nous posons, est l’occasion de reconnaître et de saluer les bienfaits de l’arbre pour l’humanité. Amadou KOUROUMA magnifiait l’arbre si bien quand il disait ; « Il faut toujours remercier l’arbre à karité sous lequel on a ramassé de bons fruits pendant la bonne saison ».

Distingués invités ;

Mesdames et Messieurs,

En dépit de cette importance indéniable de l’arbre, force est de constater que, sous les effets conjugués du climat et surtout de l’action de l’Homme, le capital forestier de notre pays s’amenuise à un rythme inquiétant. Au-delà des facteurs habituels qui porte atteinte à l’arbre et à nos forêts, aujourd’hui, nous sommes contraints d’intégrer les effets néfastes de la lutte contre le terrorisme dans notre analyse. En effet, la destruction des forêts s’est accentuée dans plusieurs localités de notre pays du fait de la guerre contre les terroristes. Ce qui augmente du même coup la perte d’espace de forêts. Ainsi, selon les statistiques de l’occupation/utilisation des terres au Burkina Faso de 2000 à 2022, la régression des superficies forestières a été estimée à 83 584,29 hectares/an ; ce qui est un signal alarmant qui ne peut être ignoré et ce, d’autant plus que les différentes actions entreprises pour mitiger ces effets néfastes ne permettent de restaurer qu’environ 10 000 hectares par an.

Les conséquences prévisibles de cette situation sont, entre autres, la perte de biodiversité source de biens et services pour les populations, l’aggravation des maladies, la diminution de la ressource en eau et les changements climatiques. En sus de la célébration de la journée de l’arbre, des mesures fortes doivent être prises pour atténuer le choc forestier.

De la journée de l’arbre doivent déboucher des actions vigoureuses et urgentes pour la restauration de notre couvert végétal.

C’est pourquoi, je salue d’ores et déjà, les initiatives individuelles et collectives développées pour inverser la tendance de la dégradation des ressources naturelles dont les forêts.

Distingués invités ;

Mesdames et Messieurs,

L’’institutionnalisation de la Journée Nationale de l’Arbre en 2018 s’inscrit dans la dynamique de mobiliser l’ensemble des couches socioprofessionnelles de notre pays pour une participation citoyenne au reboisement, à l’entretien et à la protection des arbres.

Aussi, dans la vision des « 03 luttes » de nos illustres devanciers sous la Révolution, et en cohérence avec les orientations stratégiques du Plan d’actions pour la stabilisation et le développement, la JNA entend :

 créer un engouement populaire pour la plantation, l’entretien et la protection des plants  ;

 magnifier l'arbre pour ses multiples fonctions et services écologiques, sociologiques, économiques et culturels ;

 reconnaître et récompenser les mérites des acteurs intervenant dans le domaine de la préservation et de la valorisation des ressources forestières ;

 lancer officiellement la campagne annuelle de reboisement et de reforestation.

Depuis la 1re édition, les journées nationales de l’arbre, en mettant l’accent sur « planter utile », ont permis de planter plus d’un million d’arbres, dont une majorité d’espèces locales, sur des sites sécurisés et équipés de points d’eau avec un taux de survie estimé à 70%.

Pour la 6e édition, les réflexions autour du thème « Arbre : capital de résilience pour un développement endogène », mettront en évidence l’apport inestimable de l’arbre dans la formation du Produit Intérieur Brut, dans un contexte où l’accent est mis sur la mobilisation des ressources endogènes. De plus, la place des produits issus de l’arbre dans le développement d’un tissu industriel sera mise en exergue.

Vaillantes populations ici mobilisées ;

Mesdames et messieurs,

Au cours de la campagne de reforestation 2024, j’invite tout citoyen vivant au Burkina Faso et les Burkinabè de l’extérieur à un engagement patriotique.

Cet engagement consistera à reverdir notre territoire par tous les moyens pour avoir un taux d’au moins 70% de plants vivants après les deux premières années de plantation.

Pour cela, en plus des plantations classiques dans les espaces de conservation et agro-forestiers, le Gouvernement, à travers le ministère en charge de l’environnement, innove par l’implémentation de plusieurs concepts que sont, entre autres :

- « Mon institution/mon entreprise, mon bosquet » ;

- « Je reverdis mon domicile » ;

- « Un rond-point, un aménagement paysager » ;

- « Une rue/avenue, une plantation d’alignement » ;

- « Je reverdis mon lieu de culte » ;

- « Le bosquet des mariés » ;

- « Reverdissons l’espace de nos monuments » ;

- « J’aménage mon centre de santé » ;

- « Une école, un bosquet ».

Ces concepts, constituent une invite du Gouvernement aux personnes physiques et morales à s’engager résolument pour l’accroissement du couvert végétal, en investissant plus dans le reverdissement de nos milieux de vie, notamment les concessions, les espaces publics urbains tels que les rues, les jardins et les ronds-points.

Je vous invite donc à vous engager à planter et à entretenir des arbres, individuellement et collectivement, pour que nous puissions obtenir des résultats collectifs qui permettront de reverdir notre beau pays, créant ainsi un écosystème propice au développement endogène.

Distingués invités ;

Mesdames et messieurs,

La présente cérémonie de la JNA consacre également le lancement de la campagne nationale de reforestation 2024. Les projections pour cette campagne sont :

- la mise en place de 25 ha de bosquets avec la sécurité collective et la maîtrise d’eau ;

- des plantations d’alignement de 160 km ;

- l’aménagement de 10 ronds-points ;

- l’aménagement de 13 espaces verts ;

Au total pour cette campagne de reforestation plus de six millions de plants dont soixante-dix mille pour la JNA, seront mis en terre sur une superficie de 120 hectares.

Et pour traduire ces projections en résultats et aller au-delà, j’invite l’ensemble des acteurs à adhérer, à s’approprier les concepts du ministère en charge de l’environnement et à s’engager pour reverdir le Faso.

Sur ce, je déclare lancée la campagne nationale de reforestation 2024.

Bonne saison des pluies, bonne campagne agricole et bonne campagne de reforestation à nos braves populations.

Que Dieu bénisse le Burkina Faso !

Je vous remercie.

Pin It