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Le Fonds d’Intervention pour l’Environnement (FIE) est issu de la volonté de l’Etat burkinabè de se doter d’un outil financier nouveau pour répondre aux enjeux environnementaux du pays. Sa vocation est de devenir un nouveau levier de financement pour mobiliser des financements nationaux supplémentaires, ainsi que des fonds extérieurs complémentaires, liés à l’environnement, à la gestion durable des ressources naturelles et aux changements climatiques.

En créant le FIE, le Burkina dispose d’un outil pérenne et national et souple, dépassant la durée de vie des projets / programmes aux côtés du budget de l’Etat. Le but premier de cet instrument financier est d’appuyer la réalisation des objectifs environnementaux du pays en termes de cadre de vie, de gestion durable des ressources naturelles et de modes de croissance assurant un développement durable.

Le FIE se veut aussi un outil économique ayant des effets positifs sur la croissance du Burkina Faso, en réduisant les tendances actuelles de dégradation de l’environnement et donc des pertes économiques liées. Il est aussi générateur de développement économique direct en appuyant le développement d’une économie verte, de filières porteuses ou la création d’emplois verts. Le FIE est appelé également à être un outil au service des objectifs nationaux de lutte contre la pauvreté, grâce à un mode d’intervention prenant en compte les populations les plus pauvres et les catégories vulnérables, souvent celles les plus exposées à la dégradation de l’Environnement et des Ressources Naturelles.

Le FIE se veut également un outil fédérateur, rassemblant des fonds existants ou prévus dans le secteur Environnement, afin de rationaliser la gestion, de réduire les charges et de disposer à terme d’une vision coordonnée des financements du secteur.

Ainsi, à travers le FIE, l’Etat met aussi en place le Fonds Forestier prévu dans le Code de Forestier et le Fonds Climat conformément aux conventions internationales qui ont été ratifiées dans le domaine Climat.

 

POURQUOI UN FIE ?

La situation environnementale du Burkina Faso devient de plus en plus préoccupante ces dernières années. En effet, qu’il s’agisse du phénomène de dégradation des terres, des pollutions et nuisances, l’unanimité se dégage au niveau des différents acteurs concernant les conséquences négatives des fortes pressions exercées sur les ressources naturelles ces dix dernières années.

Les impacts environnementaux sont directs et indirects avec des pertes du capital de ressources naturelles, une érosion des sols, un appauvrissement de la faune et de la flore, etc. Le développement actuel du Burkina Faso, ne repose pas sur des modes de production et de consommation durables et cela met en péril les droits des générations futures.

Les impacts économiques sont également graves. Les dommages environnementaux engendrent des inefficiences économiques estimées à environ 20 % du PIB, soit environ 760 milliards FCFA par an de pertes liées à la dégradation de l’environnement. Sur le plan social, ces impacts négatifs touchent particulièrement les ménages les plus pauvres qui tirent la majorité de leurs revenus de l’agriculture, de l’élevage et des ressources naturelles en général.

Les problèmes d’environnement prioritaires identifiés dans le 3ème Rapport sur l’Etat de l’Environnement au Burkina sont:

  • les changements climatiques;
  • la dégradation des terres;
  • la dégradation du potentiel en ressources en eau;
  • le système énergétique non durable;
  • les problèmes d’environnement urbain;
  • l’érosion de la biodiversité.

De l’analyse des causes de ces problèmes, il ressort un manque de financement des actions environnementales. Bien que le budget du Ministère chargé de l’environnement ait connu une légère augmentation ces dernières années, l’on relève encore un déficit moyen de plus de 100 milliards FCFA / an pour les programmes ayant un lien avec l’environnement et les ressources naturelles.

Or, le Burkina dispose seulement aujourd’hui, de deux sources principales de financement de l’Environnement: d’une part le budget de l’Etat, insuffisant, absorbé en grande partie par les dépenses de fonctionnement de l’administration et peu souple, et d’autre part les financements extérieurs marqués par leur durée limitée (projets et programmes de 3 à 5 ans) et parfois la complexité ou la lourdeur des procédures. Les fonds existants dans le secteur, hors budget des administrations, sont inexistants ou avec des ressources très faibles. La part des budgets des Collectivités Territoriales consacrée à l’environnement et aux ressources naturelles est très faible.

C’est conscient de cette situation que le Gouvernement du Burkina Faso a opérationnalisé le Fonds d’Intervention pour l’Environnement.